La conférence qui a pour titre "« Le triomphe de la raison s’approche ». L’Encyclopédie et « les révolutions de l’esprit humain »" vise à définir la philosophie de la "révolution" dans les pages de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert à travers une analyse de la grammaire du nom de "révolution" et une étude de la syntyaxe de sa notion. 1. La grammaire de la révolution est polysémique comme le terme de "révolution" qui est défini à l’article homonime du tome XIIIème à travers un réseau de disciplines qui renvoient aux différents champs de la politique et de l’histoire, de la géométrie et de l’astronomie, de l’histoire naturelle et de la physique, et finalement des arts méchaniques dans une structure solide qui les hiérachise selon des embranchements signalés par les corps majeurs ou mineurs des caractères des titres et des sous-titres. 2. La syntaxe en est donné par la notion délicate de révolution, au statut amphibolique et aux applications différentes : elle renvoie en effet à deux branches de l’arbre encyclopédique, celle de l’histoire, œuvre de la mémoire, et celle de la philosophie, œuvre de la raison, qui commandent des traitements conceptuels différents : des faits à recueillir par une narration ordonnée dans l’histoire, sensible à la richesse de l’empirique et du déterminé ; des concepts à lier par une méthode scientifique dans la philosophie, attentive plutôt au privilège du rationnel et de l’abstrait. Malgré son apparente médiocrité, l’article REVOLUTION peut offrir des éléments pour réfléchir sur la tenue de « l’esprit systématique » qui anime l’Encyclopédie face aux écarts des disciplines et à la pluralité des éléments que l’arbre devrait unifier en « système des connaissances humaines ». L’enjeu de l’Encyclopédie est alors celui de penser dans une certaine composition rationnelle possible le concept de révolution, tout en acceptant le réseau des diverses références, et de le tenir dans un ordre systématique, tout en admettant la variété d’usage. La première unification est étymologique, celle qui est donnée par l’article REVOLUTION ; la deuxième est structurelle, et elle est à réconstruire dans le croisement des ordres. D’Alembert en fait suite, et arrive à proposer dans l’Essai sur les Eléments de Philosophie une sorte de schéma rationnel pour les « révolutions de l’esprit humain » qui donne un principe de régularité et d’ordre à la confusion et à la contingence de l’histoire selon le modèle des sciences de la nature. En revanche Diderot, dans l’Essai sur les règnes de Claude et Néron, annonce dans l’histoire contemporaine la nouvelle révolution américaine comme le dernier acte du stoïcisme des peuples selon le modèle de la philosophie morale.

«Le triomphe de la raison s’approche». L’Encyclopédie et «les révolutions de l’esprit humain»

SPALLANZANI, MARIAFRANCA
2009

Abstract

La conférence qui a pour titre "« Le triomphe de la raison s’approche ». L’Encyclopédie et « les révolutions de l’esprit humain »" vise à définir la philosophie de la "révolution" dans les pages de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert à travers une analyse de la grammaire du nom de "révolution" et une étude de la syntyaxe de sa notion. 1. La grammaire de la révolution est polysémique comme le terme de "révolution" qui est défini à l’article homonime du tome XIIIème à travers un réseau de disciplines qui renvoient aux différents champs de la politique et de l’histoire, de la géométrie et de l’astronomie, de l’histoire naturelle et de la physique, et finalement des arts méchaniques dans une structure solide qui les hiérachise selon des embranchements signalés par les corps majeurs ou mineurs des caractères des titres et des sous-titres. 2. La syntaxe en est donné par la notion délicate de révolution, au statut amphibolique et aux applications différentes : elle renvoie en effet à deux branches de l’arbre encyclopédique, celle de l’histoire, œuvre de la mémoire, et celle de la philosophie, œuvre de la raison, qui commandent des traitements conceptuels différents : des faits à recueillir par une narration ordonnée dans l’histoire, sensible à la richesse de l’empirique et du déterminé ; des concepts à lier par une méthode scientifique dans la philosophie, attentive plutôt au privilège du rationnel et de l’abstrait. Malgré son apparente médiocrité, l’article REVOLUTION peut offrir des éléments pour réfléchir sur la tenue de « l’esprit systématique » qui anime l’Encyclopédie face aux écarts des disciplines et à la pluralité des éléments que l’arbre devrait unifier en « système des connaissances humaines ». L’enjeu de l’Encyclopédie est alors celui de penser dans une certaine composition rationnelle possible le concept de révolution, tout en acceptant le réseau des diverses références, et de le tenir dans un ordre systématique, tout en admettant la variété d’usage. La première unification est étymologique, celle qui est donnée par l’article REVOLUTION ; la deuxième est structurelle, et elle est à réconstruire dans le croisement des ordres. D’Alembert en fait suite, et arrive à proposer dans l’Essai sur les Eléments de Philosophie une sorte de schéma rationnel pour les « révolutions de l’esprit humain » qui donne un principe de régularité et d’ordre à la confusion et à la contingence de l’histoire selon le modèle des sciences de la nature. En revanche Diderot, dans l’Essai sur les règnes de Claude et Néron, annonce dans l’histoire contemporaine la nouvelle révolution américaine comme le dernier acte du stoïcisme des peuples selon le modèle de la philosophie morale.
2009
L’IDÉE DE RÉVOLUTION: QUELLE PLACE LUI FAIRE AU XXIE SIÈCLE?
43
63
Spallanzani M.
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