Pendant la phase de conception du Nouveau Dictionnaire Général Bilingue italien-français français-italien, en cours d’élaboration à l’Université de Bari, nous avons été conduites à nous interroger à maintes reprises sur le problème de la synonymie interlinguale. Comment peut-on distinguer, au sein d’une entrée, deux ou plusieurs traduisants synonymiques ? Ceux-ci sont la plupart du temps donnés en vrac dans l’article du dictionnaire bilingue, sans que rien ne signale à l’utilisateur lequel serait le plus approprié au sein du discours qu’il va produire. De la même manière, le lexicographe a le problème de choisir le traduisant correct, devant être le plus juste possible sur le plan sémantique et, en même temps, le moins éloigné sur le plan stylistique. Le recours à deux ou plusieurs traduisants synonymiques est souvent une astuce “fourre-tout” pour éluder le risque de proposer une hypotraduction, voire une seule traduction insuffisante et lacunaire. Or, parmi ses diverses responsabilités, le lexicographe se doit aussi de conseiller l’utilisateur dans les cas les plus ambiguës. Quelle pratique dictionnairique envisager alors pour ce faire ? Après avoir examiné plusieurs dictionnaires bilingues généraux contemporains de grande réputation et diffusion, nous n’avons pas trouvé de réponses satisfaisantes à cette question. Tous les dictionnaires semblent avoir passé ce problème sous silence en le dissimulant derrière une accumulation de traduisants synonymiques. Nous nous sommes alors tournées vers la théorie, notamment vers la recherche en lexicologie, pour cerner de près le problème. Nous avons été surprises de découvrir que la recherche sur ce sujet n’étant pas vierge, elle avait étrangement été mise de coté depuis plusieurs années. En effet, les quelques études rigoureuses portant sur le rapport entre la lexicographie et la stylistique remontent aux années 70 et 80 . Cette contribution, qui se nourrit de ces réflexions précédentes, ainsi que des leçons sur la synonymie comme fondement de la sémantique de Josette Rey-Debove , formule des hypothèses résolutoires au problème ainsi cerné. Loin d’avoir trouvé la solution, nous sommes arrivés à quelques conclusions préliminaires qui, nous le souhaitons, auront du moins servi à rendre le travail du lexicographe moins onéreux et la démarche de l’utilisateur plus claire.

V. Zotti (2008). Lexicographie bilingue et stylistique: le traduisant synonymique.

Lexicographie bilingue et stylistique: le traduisant synonymique

ZOTTI, VALERIA
2008

Abstract

Pendant la phase de conception du Nouveau Dictionnaire Général Bilingue italien-français français-italien, en cours d’élaboration à l’Université de Bari, nous avons été conduites à nous interroger à maintes reprises sur le problème de la synonymie interlinguale. Comment peut-on distinguer, au sein d’une entrée, deux ou plusieurs traduisants synonymiques ? Ceux-ci sont la plupart du temps donnés en vrac dans l’article du dictionnaire bilingue, sans que rien ne signale à l’utilisateur lequel serait le plus approprié au sein du discours qu’il va produire. De la même manière, le lexicographe a le problème de choisir le traduisant correct, devant être le plus juste possible sur le plan sémantique et, en même temps, le moins éloigné sur le plan stylistique. Le recours à deux ou plusieurs traduisants synonymiques est souvent une astuce “fourre-tout” pour éluder le risque de proposer une hypotraduction, voire une seule traduction insuffisante et lacunaire. Or, parmi ses diverses responsabilités, le lexicographe se doit aussi de conseiller l’utilisateur dans les cas les plus ambiguës. Quelle pratique dictionnairique envisager alors pour ce faire ? Après avoir examiné plusieurs dictionnaires bilingues généraux contemporains de grande réputation et diffusion, nous n’avons pas trouvé de réponses satisfaisantes à cette question. Tous les dictionnaires semblent avoir passé ce problème sous silence en le dissimulant derrière une accumulation de traduisants synonymiques. Nous nous sommes alors tournées vers la théorie, notamment vers la recherche en lexicologie, pour cerner de près le problème. Nous avons été surprises de découvrir que la recherche sur ce sujet n’étant pas vierge, elle avait étrangement été mise de coté depuis plusieurs années. En effet, les quelques études rigoureuses portant sur le rapport entre la lexicographie et la stylistique remontent aux années 70 et 80 . Cette contribution, qui se nourrit de ces réflexions précédentes, ainsi que des leçons sur la synonymie comme fondement de la sémantique de Josette Rey-Debove , formule des hypothèses résolutoires au problème ainsi cerné. Loin d’avoir trouvé la solution, nous sommes arrivés à quelques conclusions préliminaires qui, nous le souhaitons, auront du moins servi à rendre le travail du lexicographe moins onéreux et la démarche de l’utilisateur plus claire.
2008
81
91
V. Zotti (2008). Lexicographie bilingue et stylistique: le traduisant synonymique.
V. Zotti
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