L’essai analyse le développement des colonies de vacances en Italie depuis ses origines à la moitié du XIXe siècle jusqu’aux plus récentes réalisations. En particulier, il présente les principaux thèmes d’architecture issus du rapport entre le projet architectural et les projets sociaux sur l’enfance qui se sont succédé pendant un siècle et demi en Italie. Les colonies de vacances ont à l’origine fait partie d’un vaste mouvement culturel de protection de l’enfance par rapport à la civilisation industrielle, en particulier par rapport à la diffusion de la tuberculose. Bientôt, à cet objectif thérapeutique, en sont associés d’autres à caractères plutôt pédagogiques qui alimentent, au long du XIXe siècle, les pratiques de propagande politique du régime fasciste, comme les expérimentations éducatives antiautoritaires dans les années Soixante et Soixante-dix. Autant de programmes et de pratiques qui trouvent dans l’architecture un moyen d’expression et d’expérimentation très important. L’essai se propose d’interroger l’expérience des colonies de vacances en Italie afin d’en comprendre les raisons et les idéaux qui l’ont animée dans le temps, qu’ils soient issus de la tradition spéculative de l’architecture savante ou qu’ils reflètent une relation directe avec la vie et la réalité des projets sociaux concernant les enfants. Il s’organise en quatre chapitres qui correspondent à quatre moments différents de l’histoire nationale. Le premier chapitre - « Primauté du corps et architecture hospitalière. Le Mouvement philanthropique des Ospizi Marini (1853-1915) » -, est consacré au développement des « ospizi marini ». Il analyse la pénétration des instances propres de la culture médicale et le développement d’une réflexion sur les relations des pratiques thérapeutiques avec la structure et l’organisation spatiale des édifices. Le deuxième chapitre - « Un théâtre de lieux et de propagande. Les “Colonie di Vacanza” pour les « soldats de demain » (1922-1943) » - analyse les réalisations promues par le régime fasciste dans les années entre les deux guerres mondiales. Il présente les logiques de localisation territoriale, de composition des volumes et d’organisation des espaces internes en relation aux objectifs de propagande et de diffusion de l’idéologie politique du régime. Le troisième chapitre - « Nature, pédagogie, loisirs : vers les centres de vacances (1945-1975) » -, est consacré au panorama multiple des années après la deuxième guerre mondiale. Dans le cadre de la frénésie constructive qui caractérise cette période et qui marque des pans entières de côtes par la présence de ces édifices, se confrontent différentes hypothèses éducatives (du scoutisme à la pédagogie active) et expérimentations architecturales orientées par des thèmes tels que la relation du bâtiment avec l’espace naturel ou la représentation en formes architecturales de nouvelles modalités éducatives où la participation de l’enfant est au cœur de la vie de la colonie de vacances. Le dernier chapitre – « En forme de conclusion. La construction de la colonie Trento à Cesenatico (1998-2010) » - analyse la condition contemporaine qui d’une côté voit le séjour en colonie de vacances en retrait par rapport aux vacances en famille, mais de l’autre côté manifeste la continuité d’un espace social en dehors de la famille où l’enfant peut faire l’expérience de la différence, comme cela est bien représenté par la colonie « Trento » en cours de réalisation à Cesenatico.
V. Balducci (2010). Thèmes d’architecture pour les colonies de vacances dans l’expérience italienne (1852-2008). VIGNEUX : Matrice éditions.
Thèmes d’architecture pour les colonies de vacances dans l’expérience italienne (1852-2008)
BALDUCCI, VALTER
2010
Abstract
L’essai analyse le développement des colonies de vacances en Italie depuis ses origines à la moitié du XIXe siècle jusqu’aux plus récentes réalisations. En particulier, il présente les principaux thèmes d’architecture issus du rapport entre le projet architectural et les projets sociaux sur l’enfance qui se sont succédé pendant un siècle et demi en Italie. Les colonies de vacances ont à l’origine fait partie d’un vaste mouvement culturel de protection de l’enfance par rapport à la civilisation industrielle, en particulier par rapport à la diffusion de la tuberculose. Bientôt, à cet objectif thérapeutique, en sont associés d’autres à caractères plutôt pédagogiques qui alimentent, au long du XIXe siècle, les pratiques de propagande politique du régime fasciste, comme les expérimentations éducatives antiautoritaires dans les années Soixante et Soixante-dix. Autant de programmes et de pratiques qui trouvent dans l’architecture un moyen d’expression et d’expérimentation très important. L’essai se propose d’interroger l’expérience des colonies de vacances en Italie afin d’en comprendre les raisons et les idéaux qui l’ont animée dans le temps, qu’ils soient issus de la tradition spéculative de l’architecture savante ou qu’ils reflètent une relation directe avec la vie et la réalité des projets sociaux concernant les enfants. Il s’organise en quatre chapitres qui correspondent à quatre moments différents de l’histoire nationale. Le premier chapitre - « Primauté du corps et architecture hospitalière. Le Mouvement philanthropique des Ospizi Marini (1853-1915) » -, est consacré au développement des « ospizi marini ». Il analyse la pénétration des instances propres de la culture médicale et le développement d’une réflexion sur les relations des pratiques thérapeutiques avec la structure et l’organisation spatiale des édifices. Le deuxième chapitre - « Un théâtre de lieux et de propagande. Les “Colonie di Vacanza” pour les « soldats de demain » (1922-1943) » - analyse les réalisations promues par le régime fasciste dans les années entre les deux guerres mondiales. Il présente les logiques de localisation territoriale, de composition des volumes et d’organisation des espaces internes en relation aux objectifs de propagande et de diffusion de l’idéologie politique du régime. Le troisième chapitre - « Nature, pédagogie, loisirs : vers les centres de vacances (1945-1975) » -, est consacré au panorama multiple des années après la deuxième guerre mondiale. Dans le cadre de la frénésie constructive qui caractérise cette période et qui marque des pans entières de côtes par la présence de ces édifices, se confrontent différentes hypothèses éducatives (du scoutisme à la pédagogie active) et expérimentations architecturales orientées par des thèmes tels que la relation du bâtiment avec l’espace naturel ou la représentation en formes architecturales de nouvelles modalités éducatives où la participation de l’enfant est au cœur de la vie de la colonie de vacances. Le dernier chapitre – « En forme de conclusion. La construction de la colonie Trento à Cesenatico (1998-2010) » - analyse la condition contemporaine qui d’une côté voit le séjour en colonie de vacances en retrait par rapport aux vacances en famille, mais de l’autre côté manifeste la continuité d’un espace social en dehors de la famille où l’enfant peut faire l’expérience de la différence, comme cela est bien représenté par la colonie « Trento » en cours de réalisation à Cesenatico.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.