Médicalisation, marketing pharmaceutique et inégalités sociale

La médicalisation de la vie quotidienne se réalise dans des domaines très hétérogènes tels que la sexualité, le sport, le troisième âge, la prévention, la naissance, la mort et comme nous le verrons ici, dans la sphère des émotions. L'augmentation de la médicalisation qui n'a aucun rapport avec la dominance médicale, semble être poussée par plusieurs sortes de pouvoirs: économiques, culturels, institutionnels. Les dernières versions du DSM (Manuel du Diagnostic Statistique III et IV), à travers une symptomatologie exagérée de la maladie mentale en dépit de son étiologie, préparent le terrain pour des soins pharmacologiques. De plus, l'accentuation de l'aspect biologique de la maladie psychique tranche avec toute relation entre la situation socio-économique et la santé psyco-physique, dépolitisant ainsi toute intervention de l'autorité sanitaire. Plusieurs exemples existent aux Etats-Unis, étant donné la forte pression médicalisante qui les caractérise. Il est fort possible que dans le futur nous assisterons à une augmentation de la médicalisation, cela non seulement dans le domaine des soins, mais aussi dans celui lié aux améliorations des performances.