Au delà des Règles monastiques qui régissent la vie individuelle et collective de la communauté en vue d’atteindre la perfection spirituelle, un élément s’impose à l’analyse : ce que les religieuses françaises désignent sous le nom de «petit quotidien», c’est-à-dire des activités et façons de faire journalières, qui restent cachées à l’intérieur des couvents et que les religieuses ne partagent que difficilement avec les laïques. Au travers de l’oralité, les religieuses se transmettent un ensemble de comportements et d’attitudes hautement formalisés, considérés comme répondant à leur choix de vie et s’adressant souvent, concrètement ou symboliquement, aux objets, précisément, que le groupe considère comme dévotionnels. Dans ce contexte, une fonction privilégiée est assurément celle que revêt l’objet-relique. Celui-ci renvoie à de vastes problématiques liées à une anthropologie des choses ou, plus spécifiquement, à une «épistémologie de la chose matérielle religieuse» (Albaric 1991, 315) dans le cadre du milieu conventuel. Il lui est reconnu une force prodigieuse et extra-humaine qui, canalisée et utilisée suivant certaines modalités bien précises, est en mesure d’intervenir sur la vie humaine ou sur les différents domaines du quotidien. Il s’agit en quelque sorte d’une capacité de transformation du cosmos, d’une puissance miraculeuse.

F. Sbardella (2004). Matières et objets dévotionnels : gestes et fonctions du corps. INCONTRI, 9, 3-21.

Matières et objets dévotionnels : gestes et fonctions du corps

SBARDELLA, FRANCESCA
2004

Abstract

Au delà des Règles monastiques qui régissent la vie individuelle et collective de la communauté en vue d’atteindre la perfection spirituelle, un élément s’impose à l’analyse : ce que les religieuses françaises désignent sous le nom de «petit quotidien», c’est-à-dire des activités et façons de faire journalières, qui restent cachées à l’intérieur des couvents et que les religieuses ne partagent que difficilement avec les laïques. Au travers de l’oralité, les religieuses se transmettent un ensemble de comportements et d’attitudes hautement formalisés, considérés comme répondant à leur choix de vie et s’adressant souvent, concrètement ou symboliquement, aux objets, précisément, que le groupe considère comme dévotionnels. Dans ce contexte, une fonction privilégiée est assurément celle que revêt l’objet-relique. Celui-ci renvoie à de vastes problématiques liées à une anthropologie des choses ou, plus spécifiquement, à une «épistémologie de la chose matérielle religieuse» (Albaric 1991, 315) dans le cadre du milieu conventuel. Il lui est reconnu une force prodigieuse et extra-humaine qui, canalisée et utilisée suivant certaines modalités bien précises, est en mesure d’intervenir sur la vie humaine ou sur les différents domaines du quotidien. Il s’agit en quelque sorte d’une capacité de transformation du cosmos, d’une puissance miraculeuse.
2004
F. Sbardella (2004). Matières et objets dévotionnels : gestes et fonctions du corps. INCONTRI, 9, 3-21.
F. Sbardella
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