L'objectif, tout à fait réussi, des quelque vingt auteurs de ce volume, était de montrer comment dans Italie du XIVe au XVIIe siècle l'histoire passée a été récupérée dans le vocabulaire des institutions et de la pratique politique. Or, les pratiques du réemploi sont depuis longtemps étudiées par les historiens de l'art et de la littérature : il s'est agi pour les uns de montrer l'utilisation de fragments ayant appartenu à d'anciennes constructions dans un contexte complètement différent; il a été question pour les autres d'illustrer la dépendance plus ou moins ponctuelle (de la simple référence à la citation et au plagiat) liant les Modernes aux Anciens, qui jouent dans ce rapport le rôle de garants. Ce livre s'occupe par contre de stratégies mises en œuvre dans la réécriture de l'Histoire: quand l'emploi de mots ou de concepts politiques du passé agit en synergie avec l’utilisation de la pierre de monuments antiques; ou bien quand les deux sont en compétition. Tout cela en un volume très riche, où le caractère monographique a été préservé du danger de fragmentation excessive qui hante toute publication collective : si le nombre des contributions ayant un lien moins évident avec le thème central est vraiment limité, Caroline Callard, Élisabeth Crouzet- Pavan et Alain Tallon ont su transformer les différentes lectures du thème envisagé en nuances subtiles, aptes à rendre la complexité du paysage reproduit dans une fresque qui constituera certainement un point de repère incontournable pour les recherches à venir.
Bruna CONCONI (2015). recensione a: Caroline Callard, Élisabeth Crouzet-Pavan, Alain Tallon (dir.), La politique del'histoire en Italie. Arts et pratiques du réemploi (XIVe-XVIIe siècle), Paris, Presses de l'université, Paris-Sorbonne, 2014, 360 pp. BIBLIOTHÈQUE D'HUMANISME ET RENAISSANCE, LXXVII-1, 263-267.
recensione a: Caroline Callard, Élisabeth Crouzet-Pavan, Alain Tallon (dir.), La politique del'histoire en Italie. Arts et pratiques du réemploi (XIVe-XVIIe siècle), Paris, Presses de l'université, Paris-Sorbonne, 2014, 360 pp.
CONCONI, BRUNA
2015
Abstract
L'objectif, tout à fait réussi, des quelque vingt auteurs de ce volume, était de montrer comment dans Italie du XIVe au XVIIe siècle l'histoire passée a été récupérée dans le vocabulaire des institutions et de la pratique politique. Or, les pratiques du réemploi sont depuis longtemps étudiées par les historiens de l'art et de la littérature : il s'est agi pour les uns de montrer l'utilisation de fragments ayant appartenu à d'anciennes constructions dans un contexte complètement différent; il a été question pour les autres d'illustrer la dépendance plus ou moins ponctuelle (de la simple référence à la citation et au plagiat) liant les Modernes aux Anciens, qui jouent dans ce rapport le rôle de garants. Ce livre s'occupe par contre de stratégies mises en œuvre dans la réécriture de l'Histoire: quand l'emploi de mots ou de concepts politiques du passé agit en synergie avec l’utilisation de la pierre de monuments antiques; ou bien quand les deux sont en compétition. Tout cela en un volume très riche, où le caractère monographique a été préservé du danger de fragmentation excessive qui hante toute publication collective : si le nombre des contributions ayant un lien moins évident avec le thème central est vraiment limité, Caroline Callard, Élisabeth Crouzet- Pavan et Alain Tallon ont su transformer les différentes lectures du thème envisagé en nuances subtiles, aptes à rendre la complexité du paysage reproduit dans une fresque qui constituera certainement un point de repère incontournable pour les recherches à venir.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.