Épuisement professionnel : effet de variables organisationnelles et prévention

Actuellement l’épuisement professionnel (burnout), est décrit – de façon générale - comme un syndrome de stress au travail. Maslach et Leiter (2000) insistent sur six problèmes qui existent entre la personne et son lieu de travail (surcharge de travail, manque de contrôle, gratification insuffisante, déception quant au sentiment d’appartenir à une “communauté”, absence d’équité, valeurs en opposition) ayant une incidence sur la probabilité d’apparition de l’épuisement professionnel chez les travailleurs. Notre travail a l’objectif d’étudier l’épuisement professionnel dans la profession d’infirmier. Plus précisément nous voulons identifier les facteurs de l’organisation qui sont le plus liés à l’apparition de l’épuisement professionnel pour pouvoir cibler des domaines de prévention. En nous aidant d’une ample bibliographie (Van Dierendonck et al. 1998) nous désirons vérifier : a) les liens entre les différents facteurs liés à l’organisation (perception de l’équité, contrat psychologique, relations interpersonnelles au travail, satisfaction dans le travail) et risque d’épuisement professionnel ; b) le rôle modérateur joué par les variables individuelles. 77infirmiers professionnels (90% de femmes, âge moyen 41 ans) travaillant dans une Unité régionale ont répondu à un questionnaire partiellement structuré portant sur les différentes dimensions de la qualité de la vie au travail (environnement psychosocial de travail, climat perçu dans l’organisation, perception du manque d’équité, satisfaction au travail, auto-efficacité perçue) et comprenant la version italienne du MBI, qui mesure les trois composantes de l’épuisement professionnel (épuisement émotionnel, dépersonnalisation et efficacité personnelle). Les résultats confirment nos hypothèses: les facteurs analysés, liés à l’organisation, se sont révélés comme des antécédents à l’épuisement professionnel. En particulier, des liens importants entre la satisfaction au travail, la perception d’un manque d’équité, la violation du contrat psychologique et les trois dimensions de l’épuisement professionnel ont été mis en évidence. En ce qui concerne le rôle des caractéristiques personnelles, on peut remarquer l’importance de l’auto-efficacité en tant que ressource. Les résultats montrent en effet des corrélations entre la perception d’auto-efficacité et les dimensions de l’épuisement professionnel, ce qui confirme que les problèmes qui génèrent ce syndrome ne dépendent pas seulement de facteurs liés au stress, mais aussi de la façon par laquelle ces derniers sont assimilés par chaque personne. Cette problématique est fondamentale pour l’intervention et la prévention de l’épuisement professionnel. Les résultats obtenus, en effet, suggèrent qu’il est possible de connaître les aspects sur lesquels intervenir en vue de favoriser des actions pour la réduction de l’épuisement professionnel.