Diane ou la séduction narcissique échouée

Le roman évolue, dans une suite d'informations apparemment anodines qui conduisent sur le chemin de séduction narcissique. De ce fait, le roman, publié en 1930, semble continuer le rythme de progression que Rosny avait commencé en 1909 avec "La guerre du feu". Ce chef d'oeuvre dessinait la fresque d'une humanité instinctive, tout en gardant sur l'arrière plan la réflexion de Zola en matière d'hérédité; "L'initiation de Diane"paraît sortir de la dimension collective pour toucher à un but que l'auteur s'était déjà proposé en 1891 dans son interview à Jules Huret : la recherche d'une littérature plus complexe, qui doit « représenter l'élargissement de l'esprit humain par la compréhension plus profonde, plus analytique, plus juste de l'univers tout entier et des plus humbles individus acquise par la science des temps modernes ». Vingt ans après, le mythe de Diane semble paraît-il, à Rosny, être l'exemple idéal pour toucher à la psychanalyse ? Rosny a raté son discours ? Il a joué comme pour d'autres textes, par ailleurs, sur des informations qu'il ne voulait pas exactes ? Il est certain toutefois que la séduction narcissique qu'il met en scène loin, d'être positive (quand elle réussit, elle cesse peu à peu d'apparaître au-devant de la scène), échoue et se tourne vers l'inceste. Une séduction narcissique qui échoue, revient constamment au devant de la scène : c'est la raison pour laquelle c'est l'image du grand père qui, avec sa présence, remplit les dernières lignes du roman.