Le recours à la notion de culture en tant que catégorie interprétative des évènements sociaux et des faits psychologiques jalonne aussi bien les discours de sens commun que ceux académiques. Les différentes conceptualisations de cette notion et la portée heuristique qu’il convient de lui attribuer dans l’explication de la construction des connaissances et des comportements humains soulèvent un débat qui engage d’emblée l’approche des représentions sociales. Ces représentations revêtent un caractère éminemment social puisqu’elles se réalisent au travers des communications que les individus entretiennent à partir de leur inscription dans un ordre social et dans un cadre historique bien définis ; mais elles s’enracinent également dans la culture puisqu’elles portent sur le sens commun, les langages et les croyances qui informent les modes de coexistence de ces mêmes individus. Peut-on dans cette perspective aller plus loin et dégager de l’étude des représentations sociales les enjeux d’ordre culturels de ceux qui relèvent plus directement des conditions politiques de l’organisation sociale ? Pour tenter de répondre à cette question, nous avons entrepris une lecture émique des résultats issus de deux recherches, conduites respectivement en Italie (N=646) et en Jordanie (N=723), sur les représentations sociales des droits de l’enfant, en nous appuyant sur le modèle théorique et méthodologique avancé par l’équipe de Genève. Les résultats montrent qu’en dépit des différentes conditions (historique et sociale) de production, les sujets des deux pays partagent une connaissance commune de ces droits ; que la conceptualisation des droits s’organise à partir de différentes attributions de responsabilité notamment en ce qui concerne la responsabilité personnelle et les droits-liberté ; et que, en dépit de ces différences, ces conceptualisations résultent à leur tour gouvernées par des dimensions de valeurs qui évoquent, dans les deux pays, un même soucis d’équité sociale centré sur les principes politiques qui peuvent garantir sa réalisation.
CULTURE, MEDIAS ET POLITIQUE / F. Emiliani; L. Molinari; N. Monacelli. - STAMPA. - (2006), pp. 214-214. (Intervento presentato al convegno 8th International Conference on Social Representations Social Representations: Media and Society tenutosi a Roma nel 28 agosto - 1 settembre 2006).
CULTURE, MEDIAS ET POLITIQUE
EMILIANI, FRANCESCA;
2006
Abstract
Le recours à la notion de culture en tant que catégorie interprétative des évènements sociaux et des faits psychologiques jalonne aussi bien les discours de sens commun que ceux académiques. Les différentes conceptualisations de cette notion et la portée heuristique qu’il convient de lui attribuer dans l’explication de la construction des connaissances et des comportements humains soulèvent un débat qui engage d’emblée l’approche des représentions sociales. Ces représentations revêtent un caractère éminemment social puisqu’elles se réalisent au travers des communications que les individus entretiennent à partir de leur inscription dans un ordre social et dans un cadre historique bien définis ; mais elles s’enracinent également dans la culture puisqu’elles portent sur le sens commun, les langages et les croyances qui informent les modes de coexistence de ces mêmes individus. Peut-on dans cette perspective aller plus loin et dégager de l’étude des représentations sociales les enjeux d’ordre culturels de ceux qui relèvent plus directement des conditions politiques de l’organisation sociale ? Pour tenter de répondre à cette question, nous avons entrepris une lecture émique des résultats issus de deux recherches, conduites respectivement en Italie (N=646) et en Jordanie (N=723), sur les représentations sociales des droits de l’enfant, en nous appuyant sur le modèle théorique et méthodologique avancé par l’équipe de Genève. Les résultats montrent qu’en dépit des différentes conditions (historique et sociale) de production, les sujets des deux pays partagent une connaissance commune de ces droits ; que la conceptualisation des droits s’organise à partir de différentes attributions de responsabilité notamment en ce qui concerne la responsabilité personnelle et les droits-liberté ; et que, en dépit de ces différences, ces conceptualisations résultent à leur tour gouvernées par des dimensions de valeurs qui évoquent, dans les deux pays, un même soucis d’équité sociale centré sur les principes politiques qui peuvent garantir sa réalisation.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.
