Pour rendre compte de ce qui semble être une nouvelle manière de vivre les expériences de migration, certains auteurs ont forgé de nouveaux concepts comme celui de « transnationalisme ». Ce terme est employé pour décrire les processus à travers lesquels les migrants créent des champs sociaux qui traversent les frontières géographiques et politiques. Les migrants wolofs mourides en Italie constituent une bonne illustration de migration transnationale. Après une introduction au débat sur l’approche transnationale aux migrations, dans la première partie, on analyse les activités qui permettent aux migrants mourides d’organiser leur mobilité et leur séjour temporaire grâce à des réseaux sociaux et à la transnationalisation du religieux. Toutefois, une tendance générale dans la littérature sur le transnationalisme postule la nécessité pour ce genre d’organisations migratoires de produire automatiquement des identifications multiples aux divers contextes et un style de vie « nomade ». Au contraire, comme on le montre dans la partie finale, les migrants mourides ne semblent pas trop changer leurs repères existentiels. Une grande partie d’entre eux préserve et renforce un sens d’appartenance au terroir, ils sont tournés vers l’idée de retour et investissent toutes leurs ressources, affectives et matérielles, au Sénégal.
B. Riccio (2006). "Transmigrants" mais pas "nomades": éxperiences mourides entre le Senegal et l'Italie. CAHIERS D'ETUDES AFRICAINES, 181, 95-114.
"Transmigrants" mais pas "nomades": éxperiences mourides entre le Senegal et l'Italie
RICCIO, BRUNO
2006
Abstract
Pour rendre compte de ce qui semble être une nouvelle manière de vivre les expériences de migration, certains auteurs ont forgé de nouveaux concepts comme celui de « transnationalisme ». Ce terme est employé pour décrire les processus à travers lesquels les migrants créent des champs sociaux qui traversent les frontières géographiques et politiques. Les migrants wolofs mourides en Italie constituent une bonne illustration de migration transnationale. Après une introduction au débat sur l’approche transnationale aux migrations, dans la première partie, on analyse les activités qui permettent aux migrants mourides d’organiser leur mobilité et leur séjour temporaire grâce à des réseaux sociaux et à la transnationalisation du religieux. Toutefois, une tendance générale dans la littérature sur le transnationalisme postule la nécessité pour ce genre d’organisations migratoires de produire automatiquement des identifications multiples aux divers contextes et un style de vie « nomade ». Au contraire, comme on le montre dans la partie finale, les migrants mourides ne semblent pas trop changer leurs repères existentiels. Une grande partie d’entre eux préserve et renforce un sens d’appartenance au terroir, ils sont tournés vers l’idée de retour et investissent toutes leurs ressources, affectives et matérielles, au Sénégal.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.