J’ai pris en considération le texte de la Mulomedicina Chironis, un des textes plus anciens de médicine vétérinaire arrivé jusqu’à nous et en particulier l’emploi des modes. Ma conclusion a été que l’emploi des modes dans la Mulomedicina Chironis est sûrement touché par le vulgarisme et en particulier dans les deux cas où l’indicatif se répand au dépens du subjonctif, c’est-à-dire dans les proposition interrogatives indirectes et les consécutives. Le MS de Bâle (B), récemment découvert, réduit encore un peu le nombre des cas différents de l’usage classique, surtout en dépendance de ‘ne’ final et consécutif. Peut-être s’agit-il des corrections humanistes du copiste qui a été gêné par l’indicatif après la particule ‘ne’, et l’indicatif serait la lectio difficilior, et ceci d’autant plus que le MS B lui aussi emploie quelquefois l’indicatif après ‘ne’. Alors nous nous trouvons dans une situation bien différente de l’emploi des cas et des prépositions qui est beaucoup plus vulgaire. On peut se demander pourquoi les modes ne sont pas dans la condition des cas et la réponse pourrait se trouver dans le fait que la syntaxe de subordination de la Mulomedicina Chironis est d’un côté très facile et de l’autre côté est dépendante de la nature didactique de l’oeuvre d’une façon monotone. Mais on apprend aussi quelque chose pour ce qui concerne le latin vulgaire en général : la syntaxe de la proposition résiste mieux que la syntaxe du nom dans les oeuvres qui, comme la Mulomedicina Chironis, ont une structure simple et fixée par le genre didactique. Et, en tout cas, le vulgarisme concerne peu de cas, tandis que la grande majorité des emplois reste correcte. A mon avis, le genre littéraire a une importance bien plus large qu’on a cru jusqu’ici sur l’action et le développement du latin vulgaire et la Mulomedicina Chironis est une oeuvre qui se révèle importante non seulement pour retrouver des traces du latin vulgaire, mais aussi pour apporter des précisions dans cette enquête.

Calboli G. (2006). “Quelques remarques sur la langue de la Mulomedicina Chironis”. RENNES : Presses universitaires de Rennes.

“Quelques remarques sur la langue de la Mulomedicina Chironis”

CALBOLI, GUALTIERO
2006

Abstract

J’ai pris en considération le texte de la Mulomedicina Chironis, un des textes plus anciens de médicine vétérinaire arrivé jusqu’à nous et en particulier l’emploi des modes. Ma conclusion a été que l’emploi des modes dans la Mulomedicina Chironis est sûrement touché par le vulgarisme et en particulier dans les deux cas où l’indicatif se répand au dépens du subjonctif, c’est-à-dire dans les proposition interrogatives indirectes et les consécutives. Le MS de Bâle (B), récemment découvert, réduit encore un peu le nombre des cas différents de l’usage classique, surtout en dépendance de ‘ne’ final et consécutif. Peut-être s’agit-il des corrections humanistes du copiste qui a été gêné par l’indicatif après la particule ‘ne’, et l’indicatif serait la lectio difficilior, et ceci d’autant plus que le MS B lui aussi emploie quelquefois l’indicatif après ‘ne’. Alors nous nous trouvons dans une situation bien différente de l’emploi des cas et des prépositions qui est beaucoup plus vulgaire. On peut se demander pourquoi les modes ne sont pas dans la condition des cas et la réponse pourrait se trouver dans le fait que la syntaxe de subordination de la Mulomedicina Chironis est d’un côté très facile et de l’autre côté est dépendante de la nature didactique de l’oeuvre d’une façon monotone. Mais on apprend aussi quelque chose pour ce qui concerne le latin vulgaire en général : la syntaxe de la proposition résiste mieux que la syntaxe du nom dans les oeuvres qui, comme la Mulomedicina Chironis, ont une structure simple et fixée par le genre didactique. Et, en tout cas, le vulgarisme concerne peu de cas, tandis que la grande majorité des emplois reste correcte. A mon avis, le genre littéraire a une importance bien plus large qu’on a cru jusqu’ici sur l’action et le développement du latin vulgaire et la Mulomedicina Chironis est une oeuvre qui se révèle importante non seulement pour retrouver des traces du latin vulgaire, mais aussi pour apporter des précisions dans cette enquête.
2006
La médicine vétérinaire antique, Actes du colloque international de Brest, 9-11 septembre 2004, Presses universitaires de Rennes
209
224
Calboli G. (2006). “Quelques remarques sur la langue de la Mulomedicina Chironis”. RENNES : Presses universitaires de Rennes.
Calboli G.
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