La thèse de fond de cette contribution est que le modèle économique postfordiste régénère les potentialités d’expansion du système capitaliste par une progressive érosion des liens sociaux qui avaient été générés par le précédent modèle de régulation fordiste. C’est-à-dire que ce processus de restructuration, devenu économiquement nécessaire dans l’ère de la globalisation des marchés, se fonde sur la tentative de résoudre l’une des “contradictions” implicites (et jamais complètement résolue) à la diffusion de l’organisation scientifique du travail à l’intérieur du modèle d’accumulation industrielle. En fait, si la différenciation fonctionnelle et scientifique du travail avait d’un côté permis de contrôler les connaissances “artisanales” et de métier des travailleurs, et donc de limiter le pouvoir discrétionnaire informel sur l’organisation productive que ces mêmes travailleurs tiraient de celles-ci, de l’autre, elle avait toutefois promu, en vertu d’une homogénéisation progressive des conditions de travail et sociales, la constitution de communautés de pratique caractérisées par de fortes «identités» de classe et une forte solidarité interne. Des identités collectives qui, à condition d’être politiquement organisées, étaient donc en mesure d’opposer des actions de contraste au fonctionnement du système productif et capables de conquérir, par la lutte politique et syndicale, des droits et des tutelles pour améliorer leur condition sociale de subordination. Si, jusqu’à un certain point de son développement, le système capitaliste avait été en mesure de contrôler fonctionnellement l’état conflictuel engendré par cette “densité” sociale, par exemple par le développement des consommations de masse et la promotion culturelle de nouvelles formes de “justification” , les nouvelles limites structurelles s’étant formées au début des années soixante-dix (limites de différentes natures: environnementales, d’approvisionnement des matières premières, de saturation des marchés des biens de masse, culturelles, institutionnelles, etc.) l’ont «obligé» de modifier son activité poïétique générale.
Chicchi F. (2004). Travail et capital symbolique. Une recherche empirique sur le travail ouvrier dans la société postfordiste. MILANO : Franco Angeli.
Travail et capital symbolique. Une recherche empirique sur le travail ouvrier dans la société postfordiste
CHICCHI, FEDERICO
2004
Abstract
La thèse de fond de cette contribution est que le modèle économique postfordiste régénère les potentialités d’expansion du système capitaliste par une progressive érosion des liens sociaux qui avaient été générés par le précédent modèle de régulation fordiste. C’est-à-dire que ce processus de restructuration, devenu économiquement nécessaire dans l’ère de la globalisation des marchés, se fonde sur la tentative de résoudre l’une des “contradictions” implicites (et jamais complètement résolue) à la diffusion de l’organisation scientifique du travail à l’intérieur du modèle d’accumulation industrielle. En fait, si la différenciation fonctionnelle et scientifique du travail avait d’un côté permis de contrôler les connaissances “artisanales” et de métier des travailleurs, et donc de limiter le pouvoir discrétionnaire informel sur l’organisation productive que ces mêmes travailleurs tiraient de celles-ci, de l’autre, elle avait toutefois promu, en vertu d’une homogénéisation progressive des conditions de travail et sociales, la constitution de communautés de pratique caractérisées par de fortes «identités» de classe et une forte solidarité interne. Des identités collectives qui, à condition d’être politiquement organisées, étaient donc en mesure d’opposer des actions de contraste au fonctionnement du système productif et capables de conquérir, par la lutte politique et syndicale, des droits et des tutelles pour améliorer leur condition sociale de subordination. Si, jusqu’à un certain point de son développement, le système capitaliste avait été en mesure de contrôler fonctionnellement l’état conflictuel engendré par cette “densité” sociale, par exemple par le développement des consommations de masse et la promotion culturelle de nouvelles formes de “justification” , les nouvelles limites structurelles s’étant formées au début des années soixante-dix (limites de différentes natures: environnementales, d’approvisionnement des matières premières, de saturation des marchés des biens de masse, culturelles, institutionnelles, etc.) l’ont «obligé» de modifier son activité poïétique générale.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.