Cette contribution porte sur un phénomène qui rencontre de nos jours la faveur et l’intérêt de spécialistes provenant de plusieurs perspectives d’études (littéraires, cinématographiques, culturelles, traductologiques) : la novellisation, à savoir l’adaptation romanesque d’une histoire à l’origine développée dans un autre médium. Nous avons analysé la novellisation d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard, publiée au début de 1960, peu après la diffusion dans les salles de cinéma de ce film étendard de la Nouvelle Vague. Cette novellisation, confiée à Claude Francolin, un nom de plume lié à d’autres ouvrages peu connus, n’a guère été retenue par la postérité, comme c’est souvent le cas pour ces produits gravitant autour de la paralittérature, éphémères par définition, liés à l’occasion spécifique de la sortie d’un film et conçus comme un maillon d’une plus vaste stratégie commerciale. À bout de souffle de Francolin paraît miser sur quelques aspects du potentiel novateur du film, notamment la liberté des contenus et la spontanéité de la langue, en prise directe avec son époque, minimisant par ailleurs la nouveauté du langage cinématographique godardien dans une mise en roman tout à fait traditionnelle, qui semble du reste être le lot de toute novellisation. Le roman de Francolin peut garder encore de nos jours un certain intérêt, sociologique et culturel, plus que littéraire au sens strict, en tant que forme de réception d’une œuvre et manifestation d’une interprétation enracinée dans la société d’arrivée.
CATIA NANNONI (2013). De l’écran à l’écriture : la novellisation d’ «À bout de souffle». Napoli : Loffredo Editore.
De l’écran à l’écriture : la novellisation d’ «À bout de souffle»
NANNONI, CATIA
2013
Abstract
Cette contribution porte sur un phénomène qui rencontre de nos jours la faveur et l’intérêt de spécialistes provenant de plusieurs perspectives d’études (littéraires, cinématographiques, culturelles, traductologiques) : la novellisation, à savoir l’adaptation romanesque d’une histoire à l’origine développée dans un autre médium. Nous avons analysé la novellisation d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard, publiée au début de 1960, peu après la diffusion dans les salles de cinéma de ce film étendard de la Nouvelle Vague. Cette novellisation, confiée à Claude Francolin, un nom de plume lié à d’autres ouvrages peu connus, n’a guère été retenue par la postérité, comme c’est souvent le cas pour ces produits gravitant autour de la paralittérature, éphémères par définition, liés à l’occasion spécifique de la sortie d’un film et conçus comme un maillon d’une plus vaste stratégie commerciale. À bout de souffle de Francolin paraît miser sur quelques aspects du potentiel novateur du film, notamment la liberté des contenus et la spontanéité de la langue, en prise directe avec son époque, minimisant par ailleurs la nouveauté du langage cinématographique godardien dans une mise en roman tout à fait traditionnelle, qui semble du reste être le lot de toute novellisation. Le roman de Francolin peut garder encore de nos jours un certain intérêt, sociologique et culturel, plus que littéraire au sens strict, en tant que forme de réception d’une œuvre et manifestation d’une interprétation enracinée dans la société d’arrivée.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.