Le Moyen Âge dans la littérature du XIXe siècle, que ce soit en France, en Italie, ou en Allemagne, a toujours été une «reprise»: parfois considéré comme une continuation de la vague romantique, parfois comme une dissociation de celle-ci, parfois encore comme relevant fondamentalement d’une simple érudition, il s’agissait toujours d’exploiter un monde, une culture du passé. «Le XIXe siècle redécouvre le Moyen Âge. Il l’invente, le transfigure et le “répand”». Cependant, quand on aborde la littérature belge, le discours se modifie car on touche à l’archétype même de cette littérature, qui trouve en cela son unité profonde, quoique quelque peu estompée aujourd’hui. Le bref parcours que je propose en ces pages vise certains écrivains parmi les plus renommés de cette littérature (choisis à titre d’exemple), pour y déceler les éléments m’aidant à définir l’importance du Moyen Âge dans leurs œuvres, le rôle archétypal que la culture de cette période revêt en Belgique et sa persistance. Je propose ainsi de suivre trois étapes chronologiquement successives l’une à l’autre: la première vise un Moyen Âge repris sans doute involontairement; la deuxième, noyau de mon discours, vise un Moyen Âge dont la conscience fait une large place à la volonté d’une recherche identitaire; la troisième retrouve une position plus proche de celle de la France de la fin du XIXe siècle, d’un Moyen Âge stéréotypé constitutif de la conscience d’un manque.

La «Médiévalisation» de la littérature belge de langue française, un archétype flamand

SONCINI, ANNA
2007

Abstract

Le Moyen Âge dans la littérature du XIXe siècle, que ce soit en France, en Italie, ou en Allemagne, a toujours été une «reprise»: parfois considéré comme une continuation de la vague romantique, parfois comme une dissociation de celle-ci, parfois encore comme relevant fondamentalement d’une simple érudition, il s’agissait toujours d’exploiter un monde, une culture du passé. «Le XIXe siècle redécouvre le Moyen Âge. Il l’invente, le transfigure et le “répand”». Cependant, quand on aborde la littérature belge, le discours se modifie car on touche à l’archétype même de cette littérature, qui trouve en cela son unité profonde, quoique quelque peu estompée aujourd’hui. Le bref parcours que je propose en ces pages vise certains écrivains parmi les plus renommés de cette littérature (choisis à titre d’exemple), pour y déceler les éléments m’aidant à définir l’importance du Moyen Âge dans leurs œuvres, le rôle archétypal que la culture de cette période revêt en Belgique et sa persistance. Je propose ainsi de suivre trois étapes chronologiquement successives l’une à l’autre: la première vise un Moyen Âge repris sans doute involontairement; la deuxième, noyau de mon discours, vise un Moyen Âge dont la conscience fait une large place à la volonté d’une recherche identitaire; la troisième retrouve une position plus proche de celle de la France de la fin du XIXe siècle, d’un Moyen Âge stéréotypé constitutif de la conscience d’un manque.
2007
Soncini Anna
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