La rigueur et la méticulosité qui animaient Giambattista Martini constituent aujourd’hui l’une des hérédités les plus importantes d’un érudit qui, encore en vie, était considéré en Europe comme le “père de tous les maîtres” ; en dehors de ses œuvres et des témoignages qui le concernent, telles qualités se répandent aussi dans la formation des collections personnelles, constituées grâce aux honoraires de maître de chapelle et à la gratitude de ses élèves, qui souvent récompensaient leur maître avec les dons qui lui étaient plus chers, mais aussi parmi sa notoriété et ses publications, véritables marchandises d’échange ou cadeaux propitiatoires chez les princes et les prélats. Si l’on donne crédit aux témoignages de Charles Burney, arrivé en Italie afin de recueillir documents pour sa "General History of Music", en 1770 la bibliothèque martinienne accueillait 17 000 volumes, manuscrits et imprimés ; d’autre part, unique dans son genre était la collection de portraits de musiciens : plus de 300 sont ceux que le Franciscain avait déjà parmi soi quelques années plus tard. Telle richesse documentaire éveillait l’intérêt des savants et des musiciens, et était motif d’orgueil pour le père Martini, qui ne renonçait pas à montrer les pièces les plus précieuses à ceux qui, intéressés, lui rendaient visite dans le couvent bolonais. Mais en outre de la valeur en soi des collections, ce qui est le plus important est le but avec lequel elles furent réalisées. Comme le Franciscain avait souligné en plus d’une occasion, c’était le travail même à lui imposer de les enrichir : il ne s’agissait donc pas tant de recueils de reliques rassemblés par un collectionneur d’exception, que plutôt de conteneurs pourvus des indispensables instruments de recherche et approfondissement, nécessaires à un savant historiographe et bibliographe, un raffiné compositeur et instituteur, quand les bibliothèques publiques étaient assez peu nombreuses et les répertoires bibliographiques à peu près inexistants.

A «vaste suite of such various and singular ... events»: Padre Giambattista Martini as music collector / E. PASQUINI. - STAMPA. - (2010), pp. 97-112. (Intervento presentato al convegno Collectionner la musique: histoires d'une passion tenutosi a Asnières-sur-Oise, Fondation Royaumont nel 10-11 ottobre 2008).

A «vaste suite of such various and singular ... events»: Padre Giambattista Martini as music collector

PASQUINI, ELISABETTA
2010

Abstract

La rigueur et la méticulosité qui animaient Giambattista Martini constituent aujourd’hui l’une des hérédités les plus importantes d’un érudit qui, encore en vie, était considéré en Europe comme le “père de tous les maîtres” ; en dehors de ses œuvres et des témoignages qui le concernent, telles qualités se répandent aussi dans la formation des collections personnelles, constituées grâce aux honoraires de maître de chapelle et à la gratitude de ses élèves, qui souvent récompensaient leur maître avec les dons qui lui étaient plus chers, mais aussi parmi sa notoriété et ses publications, véritables marchandises d’échange ou cadeaux propitiatoires chez les princes et les prélats. Si l’on donne crédit aux témoignages de Charles Burney, arrivé en Italie afin de recueillir documents pour sa "General History of Music", en 1770 la bibliothèque martinienne accueillait 17 000 volumes, manuscrits et imprimés ; d’autre part, unique dans son genre était la collection de portraits de musiciens : plus de 300 sont ceux que le Franciscain avait déjà parmi soi quelques années plus tard. Telle richesse documentaire éveillait l’intérêt des savants et des musiciens, et était motif d’orgueil pour le père Martini, qui ne renonçait pas à montrer les pièces les plus précieuses à ceux qui, intéressés, lui rendaient visite dans le couvent bolonais. Mais en outre de la valeur en soi des collections, ce qui est le plus important est le but avec lequel elles furent réalisées. Comme le Franciscain avait souligné en plus d’une occasion, c’était le travail même à lui imposer de les enrichir : il ne s’agissait donc pas tant de recueils de reliques rassemblés par un collectionneur d’exception, que plutôt de conteneurs pourvus des indispensables instruments de recherche et approfondissement, nécessaires à un savant historiographe et bibliographe, un raffiné compositeur et instituteur, quand les bibliothèques publiques étaient assez peu nombreuses et les répertoires bibliographiques à peu près inexistants.
2010
Collectionner la musique: histoires d'une passion
97
112
A «vaste suite of such various and singular ... events»: Padre Giambattista Martini as music collector / E. PASQUINI. - STAMPA. - (2010), pp. 97-112. (Intervento presentato al convegno Collectionner la musique: histoires d'une passion tenutosi a Asnières-sur-Oise, Fondation Royaumont nel 10-11 ottobre 2008).
E. PASQUINI
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