Le titre de cet article est délibérément hyperbolique, car James Guillaume (1844-1916) n’a jamais été un « géographe » dans le sens de professionnel de la recherche géographique qu’on donne aujourd’hui à cette définition. Néanmoins, une définition étroite de « géographe » ne collerait pas non plus avec des figures qui sont pourtant considérées comme des « pères fondateurs » de la géographie moderne, tels qu’Élisée Reclus (1830-1905) ou Pierre Kropotkine (1842-1921), à une époque où la géographie construisait son identité disciplinaire et n’était pas encore « institutionnalisée ». Aujourd’hui, une riche littérature internationale vient redécouvrir les liens conceptuels profonds entre géographie et anarchie, qui concourent à la construction de savoirs visant à connaître le monde et ses spatialités afin de les transformer . Cette contribution vise à analyser l’engagement de Guillaume dans l’élaboration de savoirs proches d’une idée de géographie finalisée à l’émancipation par la connaissance qui caractérisait le circuit des géographes anarchistes, lesquels étaient d’ailleurs en contact suivi avec Guillaume pendant la période de la Fédération jurassienne et par la suite.
James Guillaume géographe
Federico Ferretti
2021
Abstract
Le titre de cet article est délibérément hyperbolique, car James Guillaume (1844-1916) n’a jamais été un « géographe » dans le sens de professionnel de la recherche géographique qu’on donne aujourd’hui à cette définition. Néanmoins, une définition étroite de « géographe » ne collerait pas non plus avec des figures qui sont pourtant considérées comme des « pères fondateurs » de la géographie moderne, tels qu’Élisée Reclus (1830-1905) ou Pierre Kropotkine (1842-1921), à une époque où la géographie construisait son identité disciplinaire et n’était pas encore « institutionnalisée ». Aujourd’hui, une riche littérature internationale vient redécouvrir les liens conceptuels profonds entre géographie et anarchie, qui concourent à la construction de savoirs visant à connaître le monde et ses spatialités afin de les transformer . Cette contribution vise à analyser l’engagement de Guillaume dans l’élaboration de savoirs proches d’une idée de géographie finalisée à l’émancipation par la connaissance qui caractérisait le circuit des géographes anarchistes, lesquels étaient d’ailleurs en contact suivi avec Guillaume pendant la période de la Fédération jurassienne et par la suite.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.