Le recueil L’homme des bois est le premier volume de cette série. Il rassemble les écrits qu’Élisée Reclus (1830-1905), l’un des géographes les plus célèbres de son époque, et son frère aîné Élie Reclus (1827-1904), ont consacrés à l’Indien, l’habitant naturel des grands espaces américains, bien avant que ceux-ci ne deviennent les Canada, États-Unis et Mexique que nous connaissons aujourd’hui. Élisée Reclus avait connu l’Amérique pendant son premier exil de 1852 à 1857, en voyageant de la Louisiane jusqu’à la Sierra Nevada de Sainte-Marthe, où il avait essayé de fonder une communauté capable d’abriter d’autres exilés républicains européens, en s’inspirant de la très connue « utopie tropicale » d’Alexandre de Humboldt. En même temps, il s’était intéressé aux mœurs des populations indigènes en y portant regard ne relevant jamais de la prétention de supériorité dudit « civilisé ». Dans la décennie successive, il deviendra célèbre pour ses articles sur la guerre de sécession américaine, publiés dans la Revue des deux mondes de 1861 à 1865 — articles qui lui valent la consécration comme porte-parole officieux du mouvement anti-esclavagiste américain. L’attention qu’il porte aux Indiens dans son œuvre majeure, la Nouvelle Géographie Universelle (1876-1894), dont les volumes consacrés à l’Amérique sont de presque trente ans postérieurs, relève d’une démarche incluant pour la première fois, dans des ouvrages géographiques, la critique des crimes coloniaux, de la Conquista jusqu’aux Empires européens de la fin du 19e siècle. Les Indiens intéressent Reclus à la fois comme population indigène et comme victimes des persécutions et du racisme des prétendus civilisateurs blancs.
Alexandre Chollier, Federico Ferretti (2012). Elie et Élisée Reclus, L’homme des bois, études sur les populations indiennes d’Amérique du Nord. Genève : Héros-Limite.
Elie et Élisée Reclus, L’homme des bois, études sur les populations indiennes d’Amérique du Nord
Federico Ferretti
2012
Abstract
Le recueil L’homme des bois est le premier volume de cette série. Il rassemble les écrits qu’Élisée Reclus (1830-1905), l’un des géographes les plus célèbres de son époque, et son frère aîné Élie Reclus (1827-1904), ont consacrés à l’Indien, l’habitant naturel des grands espaces américains, bien avant que ceux-ci ne deviennent les Canada, États-Unis et Mexique que nous connaissons aujourd’hui. Élisée Reclus avait connu l’Amérique pendant son premier exil de 1852 à 1857, en voyageant de la Louisiane jusqu’à la Sierra Nevada de Sainte-Marthe, où il avait essayé de fonder une communauté capable d’abriter d’autres exilés républicains européens, en s’inspirant de la très connue « utopie tropicale » d’Alexandre de Humboldt. En même temps, il s’était intéressé aux mœurs des populations indigènes en y portant regard ne relevant jamais de la prétention de supériorité dudit « civilisé ». Dans la décennie successive, il deviendra célèbre pour ses articles sur la guerre de sécession américaine, publiés dans la Revue des deux mondes de 1861 à 1865 — articles qui lui valent la consécration comme porte-parole officieux du mouvement anti-esclavagiste américain. L’attention qu’il porte aux Indiens dans son œuvre majeure, la Nouvelle Géographie Universelle (1876-1894), dont les volumes consacrés à l’Amérique sont de presque trente ans postérieurs, relève d’une démarche incluant pour la première fois, dans des ouvrages géographiques, la critique des crimes coloniaux, de la Conquista jusqu’aux Empires européens de la fin du 19e siècle. Les Indiens intéressent Reclus à la fois comme population indigène et comme victimes des persécutions et du racisme des prétendus civilisateurs blancs.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.