Le problème social des enfants abandonnés connut une ampleur sans précédent dans la Russie soviétique des années vingt et trente, et, depuis lors, il n’a cessé de marquer l’histoire de la société soviétique. Après la guerre civile et la famine de 1921, des bandes d’enfants sans famille commencèrent à se déplacer dans le pays à la recherche d’un bout de pain. Ce phénomène inquiétant constituait cependant une grande occasion pour éduquer “l’homme nouveau” communiste. À cette époque, les dirigeants politiques et les juristes, les psychologues, les psychiatres et les théoriciens de la pédagogie en débattirent : un terrain idéal leur offrait une chance d’expérimenter des théories révolutionnaires concernant le façonnement de la société communiste. Cet ouvrage traite de l’évolution de la question sur une période de vingt ans, et de la complexité des débats et des réformes mises en place par le nouvel État soviétique pour le contrôle de ce problème social du point de vue théorique et pratique. Adoptant une approche interdisciplinaire, il dévoile aussi bien le quotidien de ces enfants abandonnés que les différentes réformes élaborées par l’État soviétique. Il contribue ainsi à comprendre la spécificité du régime communiste par rapport au régime nazi dans le traitement de la déviance. Son mérite principal n’est pas seulement d’avoir découvert dans les archives de nombreux aspects inédits de l’histoire de l’enfance soviétique, mais aussi d’avoir ouvert la “boîte noire” du fonctionnement de l’État soviétique. Il montre le lien entre les nouvelles réformes soviétiques et les modalités du financement de la prise en charge des enfants abandonnés. Il révèle ainsi comment la crise économique de la fin des années vingt a effacé les conquêtes de la Révolution et a contribué à la mise en place du système totalitaire stalinien.
D. CAROLI (2004). L’enfance abandonnée et délinquante dans la Russie soviétique (1917-1937). FRA : Harmattan.
L’enfance abandonnée et délinquante dans la Russie soviétique (1917-1937)
D. CAROLI
2004
Abstract
Le problème social des enfants abandonnés connut une ampleur sans précédent dans la Russie soviétique des années vingt et trente, et, depuis lors, il n’a cessé de marquer l’histoire de la société soviétique. Après la guerre civile et la famine de 1921, des bandes d’enfants sans famille commencèrent à se déplacer dans le pays à la recherche d’un bout de pain. Ce phénomène inquiétant constituait cependant une grande occasion pour éduquer “l’homme nouveau” communiste. À cette époque, les dirigeants politiques et les juristes, les psychologues, les psychiatres et les théoriciens de la pédagogie en débattirent : un terrain idéal leur offrait une chance d’expérimenter des théories révolutionnaires concernant le façonnement de la société communiste. Cet ouvrage traite de l’évolution de la question sur une période de vingt ans, et de la complexité des débats et des réformes mises en place par le nouvel État soviétique pour le contrôle de ce problème social du point de vue théorique et pratique. Adoptant une approche interdisciplinaire, il dévoile aussi bien le quotidien de ces enfants abandonnés que les différentes réformes élaborées par l’État soviétique. Il contribue ainsi à comprendre la spécificité du régime communiste par rapport au régime nazi dans le traitement de la déviance. Son mérite principal n’est pas seulement d’avoir découvert dans les archives de nombreux aspects inédits de l’histoire de l’enfance soviétique, mais aussi d’avoir ouvert la “boîte noire” du fonctionnement de l’État soviétique. Il montre le lien entre les nouvelles réformes soviétiques et les modalités du financement de la prise en charge des enfants abandonnés. Il révèle ainsi comment la crise économique de la fin des années vingt a effacé les conquêtes de la Révolution et a contribué à la mise en place du système totalitaire stalinien.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.