La présente étude vise à explorer la dimension du contact interreligieux dans un texte « fondateur » du soufisme égyptien médiéval, le Kitab Lata’if al-minan du savant et mystique Ibn ʿAta’ Allah al-Iskandari (1260 ca. – 1309), troisième cheikh et premier écrivain de la tariqa Shādhiliyya. Consacré à l’exposition d’une théorie de la sainteté (walaya) et à l’illustration des vertus spirituelles du maître éponyme de la tariqa, Abu l-Hasan al-Shadhili (m. 656/1258) et de son « héritier» Abu l-‘Abbas al-Mursi (m. 686/1287), dont l’auteur fut le disciple, ce texte offre des rares mais significatives allusions aux problématiques des rapports avec les autres religions, tout particulièrement avec les Gens du Livre. Le sujet n’étant pas abordé de façon systématique, les anecdotes et les propos qu’Ibn ʿAta’ Allah transmet sur les attitudes des maîtres fondateurs à cet égard, laissent néanmoins entrevoir des pistes de recherche très prometteuses. Le rôle majeur que la Shādhiliyya joua dans la culture et la spiritualité musulmane de l’époque, à l’intersection de vastes réseaux relationnels entre milieux juridiques, mystiques et même philosophiques, rend d’autant plus évident l’intérêt de ces matériaux pour l’étude des relations, réelles et symboliques, entre les différentes communautés confessionnelles dans le contexte multiculturel et pluri-religieux de l’Egypte ayyoubide et mamelouke.
Giuseppe Cecere (2013). Se faire nourrir par les mécréants? Soufisme et contact interreligieux dans les Lata'if al-minan d'Ibn Ata Allah al-Iskandari. Cairo : IFAO Institut français d'archéologie orientale.
Se faire nourrir par les mécréants? Soufisme et contact interreligieux dans les Lata'if al-minan d'Ibn Ata Allah al-Iskandari
CECERE, GIUSEPPE
2013
Abstract
La présente étude vise à explorer la dimension du contact interreligieux dans un texte « fondateur » du soufisme égyptien médiéval, le Kitab Lata’if al-minan du savant et mystique Ibn ʿAta’ Allah al-Iskandari (1260 ca. – 1309), troisième cheikh et premier écrivain de la tariqa Shādhiliyya. Consacré à l’exposition d’une théorie de la sainteté (walaya) et à l’illustration des vertus spirituelles du maître éponyme de la tariqa, Abu l-Hasan al-Shadhili (m. 656/1258) et de son « héritier» Abu l-‘Abbas al-Mursi (m. 686/1287), dont l’auteur fut le disciple, ce texte offre des rares mais significatives allusions aux problématiques des rapports avec les autres religions, tout particulièrement avec les Gens du Livre. Le sujet n’étant pas abordé de façon systématique, les anecdotes et les propos qu’Ibn ʿAta’ Allah transmet sur les attitudes des maîtres fondateurs à cet égard, laissent néanmoins entrevoir des pistes de recherche très prometteuses. Le rôle majeur que la Shādhiliyya joua dans la culture et la spiritualité musulmane de l’époque, à l’intersection de vastes réseaux relationnels entre milieux juridiques, mystiques et même philosophiques, rend d’autant plus évident l’intérêt de ces matériaux pour l’étude des relations, réelles et symboliques, entre les différentes communautés confessionnelles dans le contexte multiculturel et pluri-religieux de l’Egypte ayyoubide et mamelouke.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.