Le cheik soufi Ibn Ata’ Allah al-Iskandari (1260 ca. – 1309), donna une impulsion décisive au développement doctrinal et « organisationnel » de la ṭariqa Shadhiliyya, qui joua un rôle majeur dans le processus d’insertion du soufisme dans le cadre des sciences islamiques dans l’Égypte médiévale. Dans la présente étude, la relecture de certains passages de l’autobiographie spirituelle d’Ibn Ata’ Allah à la lumière d’un échantillon d’autres sources, servira de base à un premier effort de reconsidération des systèmes relationnels dans lesquels s’insère sa formation intellectuelle et spirituelle, dans le contexte multi-religieux et multiculturel d’Alexandrie, aux débuts de l’époque mamelouke. En particulier, la prise en compte des interactions entre les personnages auxquels Ibn Ata’ Allah attribue un rôle significatif dans sa formation, contribue à « déconstruire » les stratégies auto-hagiographiques qui président à l’autoreprésentation de son milieu d’origine. En ayant recours, à la fois, aux méthodes « philologiques » traditionnelles et à celles, empruntées aux sciences sociales, de « l’analysé de réseaux » (network analysis), une telle opération met en valeur le degré d’interpénétration entre sciences exotériques et ésotériques à Alexandrie au VIIe/XIIIe siècle. Ce qui permet, tout particulièrement, de mieux apprécier le rôle joué par les maîtres al-Shadhili (m. 656/1258) et al-Mursi (m. 686/1287), prédécesseurs d’Ibn Ata’ Allah à la tête de la Shadhiliyya, dans la consolidation des rapports entre dimensions « extérieures » et « intérieures » de l’islam, à l’intersection de vastes réseaux de relations entre milieux juridiques, mystiques et même philosophiques.
Giuseppe Cecere (2013). Le charme discret de la Shadhiliyya. Ou l'insertion sociale d'Ibn Ata' Allah al-Iskandari. Cairo : IFAO Institut français d'archéologie orientale.
Le charme discret de la Shadhiliyya. Ou l'insertion sociale d'Ibn Ata' Allah al-Iskandari
CECERE, GIUSEPPE
2013
Abstract
Le cheik soufi Ibn Ata’ Allah al-Iskandari (1260 ca. – 1309), donna une impulsion décisive au développement doctrinal et « organisationnel » de la ṭariqa Shadhiliyya, qui joua un rôle majeur dans le processus d’insertion du soufisme dans le cadre des sciences islamiques dans l’Égypte médiévale. Dans la présente étude, la relecture de certains passages de l’autobiographie spirituelle d’Ibn Ata’ Allah à la lumière d’un échantillon d’autres sources, servira de base à un premier effort de reconsidération des systèmes relationnels dans lesquels s’insère sa formation intellectuelle et spirituelle, dans le contexte multi-religieux et multiculturel d’Alexandrie, aux débuts de l’époque mamelouke. En particulier, la prise en compte des interactions entre les personnages auxquels Ibn Ata’ Allah attribue un rôle significatif dans sa formation, contribue à « déconstruire » les stratégies auto-hagiographiques qui président à l’autoreprésentation de son milieu d’origine. En ayant recours, à la fois, aux méthodes « philologiques » traditionnelles et à celles, empruntées aux sciences sociales, de « l’analysé de réseaux » (network analysis), une telle opération met en valeur le degré d’interpénétration entre sciences exotériques et ésotériques à Alexandrie au VIIe/XIIIe siècle. Ce qui permet, tout particulièrement, de mieux apprécier le rôle joué par les maîtres al-Shadhili (m. 656/1258) et al-Mursi (m. 686/1287), prédécesseurs d’Ibn Ata’ Allah à la tête de la Shadhiliyya, dans la consolidation des rapports entre dimensions « extérieures » et « intérieures » de l’islam, à l’intersection de vastes réseaux de relations entre milieux juridiques, mystiques et même philosophiques.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.