Même si Pollux voulait enseigner l’usage du lexique grec à Commode, son point de vue était, à mon avis, descriptif : en lisant l’Onomastique on pourrait en tirer la conclusion que la différence entre lui et Phrynichos était celle qu’il y a entre anomalie et analogie, mais je pense que Pollux n’était pas un véritable anomaliste : il voulait décrire le lexique et enregistrait même des mots que le purisme analogiste n’approuvait pas. A cause de son but descriptif Pollux cite, dans son dixième livre, pour se défendre, Hérodote (10,173), des poètes lyriques, des auteurs comiques du quatrième siècle et d’autres auteurs que Phrynichos ne considérait pas dignes d’être imités. Pollux ne replique pas en démontrant que les mots étaient employés par les auteurs attiques, comme aurait fait l’Antiatticista, mais il défend son point de vue, qui était tout à fait différent de celui de Phrynichos, c’est-à-dire que, pour enseigner le lexique, il fallait avant tout le décrire, et non décider à l’avance que seulement un petit nombre d’auteurs pouvait être imité.
R. Tosi (2013). Onomastique et lexicographie: Pollux et Phrynichos. Lyon : CEROR - Collection Etudes et Recherches sur l'Occident Romain.
Onomastique et lexicographie: Pollux et Phrynichos
TOSI, RENZO
2013
Abstract
Même si Pollux voulait enseigner l’usage du lexique grec à Commode, son point de vue était, à mon avis, descriptif : en lisant l’Onomastique on pourrait en tirer la conclusion que la différence entre lui et Phrynichos était celle qu’il y a entre anomalie et analogie, mais je pense que Pollux n’était pas un véritable anomaliste : il voulait décrire le lexique et enregistrait même des mots que le purisme analogiste n’approuvait pas. A cause de son but descriptif Pollux cite, dans son dixième livre, pour se défendre, Hérodote (10,173), des poètes lyriques, des auteurs comiques du quatrième siècle et d’autres auteurs que Phrynichos ne considérait pas dignes d’être imités. Pollux ne replique pas en démontrant que les mots étaient employés par les auteurs attiques, comme aurait fait l’Antiatticista, mais il défend son point de vue, qui était tout à fait différent de celui de Phrynichos, c’est-à-dire que, pour enseigner le lexique, il fallait avant tout le décrire, et non décider à l’avance que seulement un petit nombre d’auteurs pouvait être imité.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.