Cet article analyse le premier roman de Bessora, 53 cm, qui relate la quête tragi-comique pour l’obtention de la carte de séjour menée par Zara, immigrée semi-clandestine dans une France hypocritement ouverte aux autres. Définie par la critique «la petite-nièce exotique de Queneau et Jarry» pour sa capacité de retravailler le français standard en le transformant dans un langage intime et loufoque, la romancière helvéto-gabonaise semble jouir de ce que Lise Gauvin a défini «surconscience linguistique», à savoir une conscience très forte de la langue qui fait qu’aucune de ses paroles ne soit un automatisme verbal. Dans la construction de son univers romanesque, Bessora va pourtant encore plus loin, car sa surconscience n’est pas seulement linguistique, mais aussi culturelle. «Femme écrivain à la croisée des langues», elle s’attache dans ce roman à subvertir certaines représentations «ethniques» du féminin et du masculin. Défiant tabous et censures, aussi bien thématiques que stylistiques, Bessora raconte son identité multiple et détruit les clichés par le biais d’une écriture swinguée, faite de constructions lexicales originales, de ruptures syntaxiques et de transgressions sémantiques. C’est au jour de ces problématiques que cet article propose de lire son œuvre.
I. Vitali (2009). Une carte de séjour au rythme du swing: 53 cm de Bessora. GINEVRA : MétisPresses.
Une carte de séjour au rythme du swing: 53 cm de Bessora
VITALI, ILARIA
2009
Abstract
Cet article analyse le premier roman de Bessora, 53 cm, qui relate la quête tragi-comique pour l’obtention de la carte de séjour menée par Zara, immigrée semi-clandestine dans une France hypocritement ouverte aux autres. Définie par la critique «la petite-nièce exotique de Queneau et Jarry» pour sa capacité de retravailler le français standard en le transformant dans un langage intime et loufoque, la romancière helvéto-gabonaise semble jouir de ce que Lise Gauvin a défini «surconscience linguistique», à savoir une conscience très forte de la langue qui fait qu’aucune de ses paroles ne soit un automatisme verbal. Dans la construction de son univers romanesque, Bessora va pourtant encore plus loin, car sa surconscience n’est pas seulement linguistique, mais aussi culturelle. «Femme écrivain à la croisée des langues», elle s’attache dans ce roman à subvertir certaines représentations «ethniques» du féminin et du masculin. Défiant tabous et censures, aussi bien thématiques que stylistiques, Bessora raconte son identité multiple et détruit les clichés par le biais d’une écriture swinguée, faite de constructions lexicales originales, de ruptures syntaxiques et de transgressions sémantiques. C’est au jour de ces problématiques que cet article propose de lire son œuvre.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.


