Les travaux portant sur l’imagologie typique de la littérature coloniale ont tendance à se concentrer sur deux figures majeures : le Blanc et le Noir. Souvent très fécondes, ces analyses négligent toutefois, dans la plupart des cas, un élément fondamental qui entre en jeu et qui a des conséquences énormes sur la représentation à la foi du Soi de l’Autre. En effet, dans les textes coloniaux qui paraissent entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, le binôme homme européen – homme centrafricain cède le plus souvent le pas à un trinôme. Le troi-sième élément, c’est l’Arabe, figure vague en principe, mais dans ces discours en fait objecti-vée selon des critères précis. L’arabe, c’est le négrier, l’esclavagiste, l’exploiteur mesquin des populations locales. L’Européen reconnaît dans ce personnage fourbe, cruel et faux son en-nemi véritable, auquel sont attribuées des caractéristiques totalement différentes par rapport à celles des populations noires. Il s’agit d’une stratégie discursive particulièrement habile, qui permet au sujet européen de se présenter dans le rôle non pas de conquéreur, d’envahisseur, d’exploiteur, mais de délivreur, de vengeur presque, au profit d’un peuple jugé incapable de se défendre. Le corpus sera composé d’essais, de récits de voyages, d’œuvres de fiction inspirés par l’exploration et l’occupation de l’Afrique centrale et publiés en France ou en Belgique pen-dant "l’ère des Empires" (1875-1914).

M. C. Gnocchi (2011). Le Blanc, le Noir et… l’Autre. Stratégies discursives coloniales (1875-1914). PARIS : Editions Kailash.

Le Blanc, le Noir et… l’Autre. Stratégies discursives coloniales (1875-1914)

GNOCCHI, MARIA CHIARA
2011

Abstract

Les travaux portant sur l’imagologie typique de la littérature coloniale ont tendance à se concentrer sur deux figures majeures : le Blanc et le Noir. Souvent très fécondes, ces analyses négligent toutefois, dans la plupart des cas, un élément fondamental qui entre en jeu et qui a des conséquences énormes sur la représentation à la foi du Soi de l’Autre. En effet, dans les textes coloniaux qui paraissent entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, le binôme homme européen – homme centrafricain cède le plus souvent le pas à un trinôme. Le troi-sième élément, c’est l’Arabe, figure vague en principe, mais dans ces discours en fait objecti-vée selon des critères précis. L’arabe, c’est le négrier, l’esclavagiste, l’exploiteur mesquin des populations locales. L’Européen reconnaît dans ce personnage fourbe, cruel et faux son en-nemi véritable, auquel sont attribuées des caractéristiques totalement différentes par rapport à celles des populations noires. Il s’agit d’une stratégie discursive particulièrement habile, qui permet au sujet européen de se présenter dans le rôle non pas de conquéreur, d’envahisseur, d’exploiteur, mais de délivreur, de vengeur presque, au profit d’un peuple jugé incapable de se défendre. Le corpus sera composé d’essais, de récits de voyages, d’œuvres de fiction inspirés par l’exploration et l’occupation de l’Afrique centrale et publiés en France ou en Belgique pen-dant "l’ère des Empires" (1875-1914).
2011
L'Aventure coloniale
418
430
M. C. Gnocchi (2011). Le Blanc, le Noir et… l’Autre. Stratégies discursives coloniales (1875-1914). PARIS : Editions Kailash.
M. C. Gnocchi
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