L’article de Giovanni Nadiani étudie les relations entre langues dominées et dominantes, ou dans sa terminologie entre langues majeures et langues mineures à travers la traduction. Se référant à un précédent texte (Nadiani 2002) dans le quel il avait envisagé comment traduire le mineur au sein du majeur, Giovanni Nadiani s’applique maintenant à envisager les répercussions de la traduction du majeur au sein du mineur : « lever le rideau du mineur sur le majeur, afin que celui-ci soit englobé dans le mineur » en se concentrant sur les fonctions esthétiques. Pari difficile du traducteur des langues « vaincues » face au rouleau compresseur des langues vainqueurs. L’auteur écrit : « Bien qu’il ne puisse pas arrêter le procès de patoisement, le traducteur mineur peut le ralentir de façon provisoire, peut-être pendant une génération ou deux, en s'insinuant stratégiquement dans cette resémiotisation provoquée par la Globalkultur » et encore « l’acte de traduire de la part du « mineur vaincu » pourra apprendre au « majeur local » avec lequel il cohabite la capacité d’accueillir l’altérité/étrangeté2, même lorsqu’elle est très forte. Il pourra lui apprendre enfin que les rapports entre les langues et les cultures différentes seront toujours des rapports de force asymétriques, et qu’un jour ils pourront intéresser également le majeur local. Et peutêtre ce dernier, dans une option plurilingue désormais impossible, apprendra à être plus respectueux du mineur qui se trouve chez lui ». Comme on le voit, ce n’est une vision optimiste que nous livre Giovanni Nadiani. Mais ce n’est pas une vision pessimiste non plus, tout du moins à court terme. Il est également intéressant de noter que le traducteur selon l’auteur n’est plus envisagé comme un simple transcodeur, un relais désincarné, mais bel et bien comme un agent, certes esthétique, mais surtout politique des relations entre les langues. Cet article peut se lire autant comme une analyse fine des relations « majeur »-« mineur » dans la traduction que comme un manifeste pour une certaine éthique de la traduction.

THE SCANDAL TRANSLATES BACK LA DERNIERE OFFENSIVE DES LANGUES VAINCUES: TRADUIRE LE « MAJEUR » PAR LE « MINEUR » / NADIANI G.. - STAMPA. - (2011), pp. 24-33.

THE SCANDAL TRANSLATES BACK LA DERNIERE OFFENSIVE DES LANGUES VAINCUES: TRADUIRE LE « MAJEUR » PAR LE « MINEUR »

NADIANI, GIOVANNI
2011

Abstract

L’article de Giovanni Nadiani étudie les relations entre langues dominées et dominantes, ou dans sa terminologie entre langues majeures et langues mineures à travers la traduction. Se référant à un précédent texte (Nadiani 2002) dans le quel il avait envisagé comment traduire le mineur au sein du majeur, Giovanni Nadiani s’applique maintenant à envisager les répercussions de la traduction du majeur au sein du mineur : « lever le rideau du mineur sur le majeur, afin que celui-ci soit englobé dans le mineur » en se concentrant sur les fonctions esthétiques. Pari difficile du traducteur des langues « vaincues » face au rouleau compresseur des langues vainqueurs. L’auteur écrit : « Bien qu’il ne puisse pas arrêter le procès de patoisement, le traducteur mineur peut le ralentir de façon provisoire, peut-être pendant une génération ou deux, en s'insinuant stratégiquement dans cette resémiotisation provoquée par la Globalkultur » et encore « l’acte de traduire de la part du « mineur vaincu » pourra apprendre au « majeur local » avec lequel il cohabite la capacité d’accueillir l’altérité/étrangeté2, même lorsqu’elle est très forte. Il pourra lui apprendre enfin que les rapports entre les langues et les cultures différentes seront toujours des rapports de force asymétriques, et qu’un jour ils pourront intéresser également le majeur local. Et peutêtre ce dernier, dans une option plurilingue désormais impossible, apprendra à être plus respectueux du mineur qui se trouve chez lui ». Comme on le voit, ce n’est une vision optimiste que nous livre Giovanni Nadiani. Mais ce n’est pas une vision pessimiste non plus, tout du moins à court terme. Il est également intéressant de noter que le traducteur selon l’auteur n’est plus envisagé comme un simple transcodeur, un relais désincarné, mais bel et bien comme un agent, certes esthétique, mais surtout politique des relations entre les langues. Cet article peut se lire autant comme une analyse fine des relations « majeur »-« mineur » dans la traduction que comme un manifeste pour une certaine éthique de la traduction.
2011
Traduction et communautés
24
33
THE SCANDAL TRANSLATES BACK LA DERNIERE OFFENSIVE DES LANGUES VAINCUES: TRADUIRE LE « MAJEUR » PAR LE « MINEUR » / NADIANI G.. - STAMPA. - (2011), pp. 24-33.
NADIANI G.
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