Le phénomène du vieillissement de la population mondiale a été défini comme “une mutation démographique sans précèdent en train de modifier le visage du monde” (NU, 2002). Les démographes estiment qu’ici à 2050, pour la première fois dans l’histoire du genre humain, le nombre de personnes âgées dans le monde dépassera celui des jeunes. Cet énorme phénomène interroge les sciences sociales, ainsi que les systèmes d’assistance publique. Le vieillissement de la population pose plusieurs questions de participation, citoyenneté, santé et cohésion sociale, bien sur concernant les hommes et les femmes qui vieillissent, mais aussi par rapports aux relations intergénérationnelles qui deviennent plus fréquentes et significatives. La plupart de ces questions sont plutôt abordées d’un point de vue médicale, que risque de mettre à part la marge d’auto-émancipation que les personnes âgées, peuvent exercer et l’importance des relations avec les jeunes et les adultes, dans ces dynamiques émancipatoires. Penser au vieillissement en termes d’auto-émancipation, d’émancipation intergénérationnelle, et d’empowerment, demande un changement de paradigme par rapport à l’idée même du troisième âge, des relations entre générations et du soin des personnes âgés. Ce travail vise à tracer des voies à travers lesquelles la recherche éducative participative peut accompagner ce changement de paradigme, permettant de sortir de ce qu’on appelle « perspective adulte-centrique » (Chattat, 2004), pour investir sur l’émancipation des personnes âgées et des jeunes et adultes qui sont engagés dans des relations intergénérationnelles. Ce travail va analyser trois parcours de recherche formations engageant des professionnels qui travaillent avec différentes catégories de personnes âgées pour montrer quelle méthode et quelle posture de recherche participative et quelles relations permettent d’accompagner le changement de paradigme, d’une vision de la vieillesse autant que âge de déclin et de perte, à moment de la vie où l’accompagnement vers une auto émancipation existentielle est toujours possible. On va donc présenter trois dispositifs de recherche-formation dans les trois domaines suivants : - éducation intergénérationnelle: comment jeunes et personnes âgés (surtout les jeunes retraités) peuvent s’engager réciproquement dans des relations éducatives emancipantes (Luppi, 2015) ; - monitoring des personnes âgées fragiles : comment évaluer la marge d’autonomie et d’auto émancipation en créant des relations entre personnes âgée et assistant sociaux (Luppi, 2010); - soins des personnes âgées: comment former les professionnels à un travail de soins visé à l’autonomie et à l’émancipation des personnes âgées (Luppi, 2015/2016).
Du déclin à l’émancipation : changer les paradigmes dans la recherche éducative sur le troisième âge en Italie
Elena Luppi
2018
Abstract
Le phénomène du vieillissement de la population mondiale a été défini comme “une mutation démographique sans précèdent en train de modifier le visage du monde” (NU, 2002). Les démographes estiment qu’ici à 2050, pour la première fois dans l’histoire du genre humain, le nombre de personnes âgées dans le monde dépassera celui des jeunes. Cet énorme phénomène interroge les sciences sociales, ainsi que les systèmes d’assistance publique. Le vieillissement de la population pose plusieurs questions de participation, citoyenneté, santé et cohésion sociale, bien sur concernant les hommes et les femmes qui vieillissent, mais aussi par rapports aux relations intergénérationnelles qui deviennent plus fréquentes et significatives. La plupart de ces questions sont plutôt abordées d’un point de vue médicale, que risque de mettre à part la marge d’auto-émancipation que les personnes âgées, peuvent exercer et l’importance des relations avec les jeunes et les adultes, dans ces dynamiques émancipatoires. Penser au vieillissement en termes d’auto-émancipation, d’émancipation intergénérationnelle, et d’empowerment, demande un changement de paradigme par rapport à l’idée même du troisième âge, des relations entre générations et du soin des personnes âgés. Ce travail vise à tracer des voies à travers lesquelles la recherche éducative participative peut accompagner ce changement de paradigme, permettant de sortir de ce qu’on appelle « perspective adulte-centrique » (Chattat, 2004), pour investir sur l’émancipation des personnes âgées et des jeunes et adultes qui sont engagés dans des relations intergénérationnelles. Ce travail va analyser trois parcours de recherche formations engageant des professionnels qui travaillent avec différentes catégories de personnes âgées pour montrer quelle méthode et quelle posture de recherche participative et quelles relations permettent d’accompagner le changement de paradigme, d’une vision de la vieillesse autant que âge de déclin et de perte, à moment de la vie où l’accompagnement vers une auto émancipation existentielle est toujours possible. On va donc présenter trois dispositifs de recherche-formation dans les trois domaines suivants : - éducation intergénérationnelle: comment jeunes et personnes âgés (surtout les jeunes retraités) peuvent s’engager réciproquement dans des relations éducatives emancipantes (Luppi, 2015) ; - monitoring des personnes âgées fragiles : comment évaluer la marge d’autonomie et d’auto émancipation en créant des relations entre personnes âgée et assistant sociaux (Luppi, 2010); - soins des personnes âgées: comment former les professionnels à un travail de soins visé à l’autonomie et à l’émancipation des personnes âgées (Luppi, 2015/2016).I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.