Le texte essaie une lecture du théâtre de Jean-Luc Lagarce adressée d’une partie à en mettre en lumière sa profonde similitude avec la Weltanschauung postmoderne e de l’autre partie à en révéler sa nature tout à fait politique au délà de son apparente vocation lyrique-intimiste de ‘journal-privé-sur-scène’. Après avoir évidencé l’origine ‘épique’ de l’écriture lagarcienne, vue comme dernier hommage à la manière de Szondi à la dramaturgie de Čechov et de Strindberg, dans l’essai on s’occupe de l’importance que le sujet romanesque du temps a pris dans le théâtre du grand écrivain d’Héricourt. Cet hypertexte infini sous forme de labyrinthe qui est au fond de toute l’œuvre lagarcienne se revèle ainsi être une mise en scène angoissante du ‘mystère’ profane du temps – temps qui n’est pas conçu par Lagarce, suivant la classique perspective moderne, comme un fleuve ou un vecteur de croissance ou comme un parcours vers un objectif, mais qui est représenté par l’auteur, suivant les règles de l’imaginaire culturel postmoderne, comme une surface infinie sur laquelle le temps même se brise en une série d’instants qui n’ont pas de relations entre eux. Ayant effacé le facteur du temps, de même que le postmoderne sort de l’histoire, l’action, dans le théâtre de Lagarce, sublime inévitablement dans l’espace virtuel du langage, en se résolvant, juste au point, dans sa nomination narrative. Loin de rester prisonnier du dégagement qui domine la culture de notre présent, séduite par l’idée de la mort des idéologies, en photographiant cette fin millénaire euphorique dont il a été d’une certaine façon le protagoniste, cependant Lagarce, qui justement à pris sa licence en discutant une dissertation sur “Théâtre et Pouvoir en Occident”, ne renonce pas à son engagement. En mimant le postmoderne, il en 'critique' à la source sa nature de produit aberrant du capitalisme tardif qui finit par mortifier et aliéner le sujet. À travers un jeu raffiné de parodie linguistique, la militance, pour Lagarce, tend à s’identifier avec le témoignage.

Pour une critique postmoderne de la notion de postmodernité: sur le théâtre de Jean-Luc Lagarce

LONGHI, CLAUDIO
2010

Abstract

Le texte essaie une lecture du théâtre de Jean-Luc Lagarce adressée d’une partie à en mettre en lumière sa profonde similitude avec la Weltanschauung postmoderne e de l’autre partie à en révéler sa nature tout à fait politique au délà de son apparente vocation lyrique-intimiste de ‘journal-privé-sur-scène’. Après avoir évidencé l’origine ‘épique’ de l’écriture lagarcienne, vue comme dernier hommage à la manière de Szondi à la dramaturgie de Čechov et de Strindberg, dans l’essai on s’occupe de l’importance que le sujet romanesque du temps a pris dans le théâtre du grand écrivain d’Héricourt. Cet hypertexte infini sous forme de labyrinthe qui est au fond de toute l’œuvre lagarcienne se revèle ainsi être une mise en scène angoissante du ‘mystère’ profane du temps – temps qui n’est pas conçu par Lagarce, suivant la classique perspective moderne, comme un fleuve ou un vecteur de croissance ou comme un parcours vers un objectif, mais qui est représenté par l’auteur, suivant les règles de l’imaginaire culturel postmoderne, comme une surface infinie sur laquelle le temps même se brise en une série d’instants qui n’ont pas de relations entre eux. Ayant effacé le facteur du temps, de même que le postmoderne sort de l’histoire, l’action, dans le théâtre de Lagarce, sublime inévitablement dans l’espace virtuel du langage, en se résolvant, juste au point, dans sa nomination narrative. Loin de rester prisonnier du dégagement qui domine la culture de notre présent, séduite par l’idée de la mort des idéologies, en photographiant cette fin millénaire euphorique dont il a été d’une certaine façon le protagoniste, cependant Lagarce, qui justement à pris sa licence en discutant une dissertation sur “Théâtre et Pouvoir en Occident”, ne renonce pas à son engagement. En mimant le postmoderne, il en 'critique' à la source sa nature de produit aberrant du capitalisme tardif qui finit par mortifier et aliéner le sujet. À travers un jeu raffiné de parodie linguistique, la militance, pour Lagarce, tend à s’identifier avec le témoignage.
2010
C. Longhi
File in questo prodotto:
Eventuali allegati, non sono esposti

I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.

Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11585/120143
 Attenzione

Attenzione! I dati visualizzati non sono stati sottoposti a validazione da parte dell'ateneo

Citazioni
  • ???jsp.display-item.citation.pmc??? ND
  • Scopus 0
  • ???jsp.display-item.citation.isi??? ND
social impact