Née au Liban en 1937, à Paris depuis 1972, Vénus Khoury- Ghata a su exploiter son «exil» comme un laboratoire scripturaire. Dans Orties, sorte d’«herbier» en forme de poème, elle fait pousser sur ses pa- ges un Liban de pierres et de chiendent, qui se lie sans couture visible non seulement à une histoire familiale complexe et tourmentée, mais aussi à l’expérience de la guerre civile, des migrations et des exodes de masse. Le voyage aller / retour Paris-Beyrouth se fait, sur le papier, par un flux de conscience qui monte et démonte les fragments autobiographiques, ain- si que par des réflexions métatextuelles qui multiplient les prises de vue. Dans Orties revivent toutes les langues de l’écrivaine: l’arabe «houleux» du père, le «franbanais» de la mère, l’araméen «caillouteux» des réfugiés, puis le langage intime entre les frères enfants, «tintant telles billes de ver- re». Un jeu frappant de regards croisés, qui se fait par la réflexion langa- gière et métatextuelle, sonde l’espace de l’exil entre souvenirs «urticants» et délivrance de l’écriture.

(Horti)culture de l’exil: errances linguistiques et jardinages littéraires chez Vénus Khoury-Ghata

VITALI, ILARIA
2010

Abstract

Née au Liban en 1937, à Paris depuis 1972, Vénus Khoury- Ghata a su exploiter son «exil» comme un laboratoire scripturaire. Dans Orties, sorte d’«herbier» en forme de poème, elle fait pousser sur ses pa- ges un Liban de pierres et de chiendent, qui se lie sans couture visible non seulement à une histoire familiale complexe et tourmentée, mais aussi à l’expérience de la guerre civile, des migrations et des exodes de masse. Le voyage aller / retour Paris-Beyrouth se fait, sur le papier, par un flux de conscience qui monte et démonte les fragments autobiographiques, ain- si que par des réflexions métatextuelles qui multiplient les prises de vue. Dans Orties revivent toutes les langues de l’écrivaine: l’arabe «houleux» du père, le «franbanais» de la mère, l’araméen «caillouteux» des réfugiés, puis le langage intime entre les frères enfants, «tintant telles billes de ver- re». Un jeu frappant de regards croisés, qui se fait par la réflexion langa- gière et métatextuelle, sonde l’espace de l’exil entre souvenirs «urticants» et délivrance de l’écriture.
2010
I. Vitali
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